Le directeur du CSF a rencontré l’ensemble du personnel. Objectif: clarifier la nouvelle organisation à l’heure du réseautage.
«Qu’on le veuille ou non, nous sommes dans l’ère du réseautage», explique Thierry Boxus. En janvier,
l’accord avec l’ISPPC est intervenu. Il est le fruit de choix difficiles, et intervenait dans le cadre d’une
réalité économique qui ne l’était pas moins. «Et puis, le Covid est arrivé, reportant après l’urgence la mise
en place d’une nouvelle dynamique».
En mars, la pandémie a focalisé les énergies sur la réorganisation opérationnelle de l’hôpital: il fallait mettre en place de circuits de circulation, gérer la peur, la surcharger de travail, le manque de matériels adaptés…
«Aujourd’hui que l’activité est revenue à une certaine normalité, il est temps de faire un reset, de se réinventer dans une structure différente certes, mais dont l’objectif premier est d’offrir un programme médical de qualité, en phase avec les besoins de la région. On a 144 lits agréés et cela ne changera pas. Aucun agrément de lits n’a été supprimé en gériatrie, mais le rassemblement physique, sur un même étage, avec la médecine interne permet plus de souplesse. Si des lits sont inoccupés dans une spécialité, ils peuvent basculer vers l’autre si besoin. Vu la faible occupation actuelle, on fonctionnera ainsi jusque fin septembre, le temps que se finalise le recrutement d’un nouveau gériatre ». Cette spécialité est en effet en sous-effectif dans nombre d’hôpitaux et ces dernières semaines, même le partenaire carolo n’a pu voler au secours du CSF, ayant lui-même vu partir une partie de son effectif gériatrique.
Une nouvelle direction médicale
Ce qui change par contre, et a suscité questions et inquiétudes, c’est la tête des équipes médicales. «C’est en lien avec la restauration de l’attractivité de
l’hôpital et sa mise en réseau, dit-il. Nous sommes dans un bassin sanitaire dont tous les acteurs peuvent participer au développement qualitatif de l’hôpital.» Si le plan stratégique à l’horizon 2025 est en cours de finition, les grandes lignes en sont tirées. Et l’une d’elle concentre beaucoup d’attention: restaurer la confiance et les échanges avec ce qu’on nomme «la 1re ligne», soit les médecins généralistes, pharmaciens, infirmières à
domicile, médecins coordinateurs des maisons de repos, aides à domiciles, kinés…
Nouveau médecin-chef du Centre de Santé des Fagnes en remplacement du Dr Colson, le Dr Kristien Van Acker a dressé les bases d’un réseau local lors de la crise sanitaire. Elle est en effet l’initiatrice du réseau SMASK, rassemblant l’AGRF, l’UPSEM et les communes dans un vaste projet de confection de matériel de protection pour le personnel soignant hors hôpital. «L’idée est d’élargir ce réseau SMASK, et de créer une ASBL rassemblant le CSF et le personnel de 1re ligne, ainsi que les communes, pour offrir un canal de communication, entre chaque acteur et avec le citoyen, et ainsi permettre à chacun de mieux connaître les besoins en soins de santé. On peut ainsi cibler des problématiques propres à notre bassin de soins et mieux
répondre aux attentes pour garder un hôpital complet, adapté, qui reste autonome tout en bénéficiant des atouts d’un large réseau» explique Thierry Boxus qui conclut en réaffirmant une volonté très forte de
évelopper le CSF, «parce qu’il faut qu’il reste attractif, pour la patientèle, mais aussi comme l’important employeur qu’il est dans la région.»
Nathalie BRUYR (L’Avenir)